Stage d’Apiculture DOUCE : une expérience unique

En Juillet 2021, Lola Raud est venue faire un stage de 3 semaines en Apiculture DOUCE, elle nous raconte son expérience unique et transformatrice.

En mars 2021, je suis partie faire un woofing de 3 semaines dans une ferme, j’accompagnais régulièrement mon hébergeur pour soigner les ruches de la propriété. On a discuté d’un ami à lui, apiculteur aussi, qui ne croyait pas du tout que Ballot-Flurin puisse faire des produits artisanaux en l’apiculture DOUCE.

Suite à ça, j’ai voulu approfondir ma connaissance en apiculture et j’ai eu l’opportunité d’aller travailler au rucher Ballot-Flurin pendant 2 semaines, en été.
J’ai pu observer et participer aux tâches, lors de toutes les étapes, du rucher jusqu’aux produits finis.

Quand as-tu été en contact avec les abeilles pour la première fois ?

J’ai rencontré Catherine (fondatrice et créatrice de l’Apiculture Douce, ndlr) il y a quelques années. J’avais la chance de passer quelques semaines par an chez elle, pour les vacances. On vivait vraiment dans un grand rucher! La maison était entourée de ruches et elle-même était toujours emplie d’abeilles, d’insectes et même de frelons! À cette époque, j’avais encore un peu peur. Le stage m’a totalement transformé, a changé mon regard sur ces petits êtres. J’ai pu me rendre compte de la douceur qu’elles apportent et la crainte que j’avais s’est totalement envolée.
C’est comme si on nous avait éduqué à avoir peur (comme pour la peur des serpents et des araignées par exemple). Une fois qu’on connaît l’animal on se rend compte qu’ils sont supers mignons.

L’essaimage

Pendant deux semaines, j’étais tous les jours au rucher. J’ai pu travailler au sein de celui du Cambasque (Cauterets), des Mesdames et de Mompezat à côté de Lahitte-Toupière.

À Cauterets, le premier jour de mon stage, j’ai pu récupérer un magnifique essaim. Ça a été une désensibilisation instantanée! On s’est retrouvé avec mon ami Tom, perchés à deux mètres de haut sur un arbre, sans enfumoir ni combinaison, entourés d’abeilles autant sur nous qu’autour de nous.

Contrairement à la transhumance, l’essaimage est un moment où les abeilles sont très calmes. Elles sont concentrées à protéger la reine. À ce moment-là il y a vraiment une belle entraide entre l’abeille et l’humain. Notre rôle est de les guider pour qu’elles retournent dans la ruche et vérifier que la reine soit bien rentrée elle aussi. C’est un moment fort, parce qu’on est directement en lien avec l’abeille. On les prend directement dans nos mains et on les dépose sur un cadre.

Préparation et méditation

Il y a toujours un temps, souvent le moment lorsqu’on marche dans la nature vers le rucher ou l’essaim, que l’on destine à la préparation. On ne parle pas, on se concentre énormément, c’est une forme de méditation et c’est très important!
Toutes les fois où nous sommes allés à la rencontre des abeilles, nous avons privilégié cet instant. Plus qu’une attitude, c’est imposer un calme intérieur qui permet d’être vraiment à l’écoute. Généralement, tu le sais très vite si tu as réussi à atteindre cet état de paix.
Par exemple, un jour je devais aller ajouter une hausse sur une ruche; j’étais en duo avec Olivier et ça se passait très bien. On était tous les deux sans combinaison, à mains nues. Quand on travaille au rucher, on a une sorte de règle: à partir de huit ou neuf ruches, tu sais très bien qu’il faut faire une pause. À ce moment-là, mon frère qui venait me relayer, n’avait pas pu faire son travail de méditation et il s’est instantanément fait piquer.

C’est intéressant comme anecdote, parce que je trouve que cette attitude que l’on adopte avec les abeilles est une attitude qu’on devrait adopter avec les gens. Pour pouvoir rentrer dans la bulle de quelqu’un il faut être à l’écoute de l’autre.
Pour moi cette pratique d’Apiculture DOUCE est fondamentale! Il faut se mettre à la place des abeilles. Je pense que personne n’apprécierait qu’un géant en combinaison, vienne nous “enfumer”, sans notre consentement.

Avec l’Apiculture DOUCE, on utilise d’autres techniques que l’enfumoir pour les prévenir. On dilue du miel dans l’eau, qu’on dépose à l’entrée de la ruche ou de l’étage du nourrisseur, pour les avertir en douceur de notre intervention.

Récolte de miel à Cauterets

J’ai aussi pu participer à la récolte d’un miel de Montagne à Cauterets. On ouvre les ruches, on vient récupérer une partie des cadres pleins de miels. Une des pratiques d’Apiculture DOUCE consiste à ne récolter que le surplus de ce qui est produit par les abeilles, de manière à toujours leur laisser suffisamment de miel pour se nourrir.

C’était quoi le ou les moments les plus marquants de ton stage ?

Le premier, c’est vraiment quand on a fait l’essaimage et qu’on s’est retrouvé avec des abeilles absolument partout sur les mains, le visage, les vêtements. On avait juste à tendre nos bras, à les regarder, et on les voyait nous regarder. C’est un souvenir mémorable! Il y a quelques années, si j’avais une abeille sur la main, c’était intérieurement la piqûre garantie! Et là, tu te retrouves avec vingt abeilles sur la main et c’est un moment rempli de douceur où tout se passe bien.

Le deuxième, c’est quand on a pu aider des abeilles mâles à sortir de leur cellule de couvain. J’ai donc assisté et aidé à la naissance de plusieurs abeilles mâles et j’ai trouvé ça extraordinaire!

Un troisième souvenir: À chaque fois qu’on quitte le rucher, on prend un instant pour “calmer” le rucher. On passe une dernière fois de ruche en ruche pour poser nos mains sur chacune d’entre elles, avec une intention forte. À ce moment-là il y a vraiment une relation intime entre les abeilles et nous, un échange mutuel d’énergie. De notre côté on essaye de les apaiser, puis on ressent toutes les vibrations, les énergies qui ressortent de la ruche: c’est très puissant!

Ton ami Tom, qu’a t’il pensé de l’expérience ?

Tom n’avait aucun lien de près ou de loin avec les abeilles. Voir même avec les animaux en général. C’est quelqu’un qui est très intéressé par beaucoup de choses et très motivé. Il était enchanté de pouvoir participer à ce stage. Pour lui ça a été une expérience vraiment transformatrice, il a adoré découvrir le monde des abeilles. C’est une des expériences les plus apaisantes qu’on ait pu faire.

En plus d’être allés au rucher, nous avons aussi eu une formation sur l’histoire de l’abeille, de l’Apiculture DOUCE et des produits de la ruche. On se rend compte à quel point les abeilles ont énormément de choses à nous apprendre, même sur leur modèle sociétal. C’est très enrichissant sur ce plan là aussi!

Que penses-tu de Ballot-Flurin après ton stage?

 

Pour moi, Ballot-Flurin c’est proposer des produits de santé pour l’humain, tout en préservant l’environnement et surtout le bien-être des abeilles.

L’apiculteur a un rapport direct avec l’abeille. Il y a automatiquement un respect et un cadre qui se mettent en place. Il n’y a pas de combinaison et dans les outils que l’on utilise on sera toujours dans des méthodes extrêmement DOUCES. Cela peut-être par la parole (par exemple : dire “bonjour”, remercier) ou dans les objets et les gestes que l’on utilise, toujours lents et avec beaucoup d’attention.

Enfin, dans les matières que l’on récolte, on veille à n’extraire que le surplus et à leur laisser assez de vivres pour qu’elles puissent hiverner correctement. Ce qui est récupéré, nous le transformons artisanalement en préparations de santé ou de mieux-être.

J’ai pu voir la chaîne de fabrication, tout se fait sur place à la main à taille humaine. Même la récolte des plantes est faite localement, dans des jardins certifiés biologiques. Danielle y travaille en biodynamie depuis des années et en 2021 nous avons reçu la certification Demeter pour les ruchers et jardins.
Il y a un soin à toutes les étapes de fabrication. J’ai pris beaucoup de plaisir, j’ai appris tant d’anecdotes et de choses sur les abeilles.

 

Tu as prévu quoi pour la suite ?

 

Après mon année aux Beaux Arts, j’ai décidé de prendre une année sabbatique et de la dédier à la rencontre de personnes, de lieux, d’entreprises, dont je partage l’engagement, les valeurs et luttes pour l’environnement et le bien-être animal. Celles qui ont aussi une sensibilité pour l’art aussi, car je pense que c’est quelque chose de très important et qui est d’ailleurs extrêmement présent chez Ballot-Flurin.